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Laurent Madeleine, danseur/chanteur à la Revue depuis…

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Laurent Madeleine est un des danseurs/chanteurs de la troupe de la Revue, depuis 1985.

CM – Bonjour Laurent, comment avez-vous connu la Revue ?

Quand j’étais tout jeune, mes parents m’avaient emmené à la Revue. À l’époque elle se jouait au Cyrano, donc il y a bien longtemps. J’étais émerveillé et je me suis dit que moi aussi je serai un jour sur scène.

Le temps a passé, puis je me suis rapproché de Bergerac où j’ai étudié à Maine de Biran. Je me suis mis en couple et mon amie ( devenue ma femme par la suite) avait souhaité participer en tant que danseuse à la Revue. Elle m’a incité à participer. Cela nous a beaucoup plu et depuis « Bergerac Fantaisie » en 1985, je suis fidèle à la Revue de Bergerac.

Pour la Revue prévue en 1988, je devais passer le Bac en 86 puis choisir une orientation professionnelle, donc j’hésitais à m’engager car je ne savais où je serai dans 2 ans (1 an de répétition) mais d’un autre côté je voulais absolument la faire. Alors Mme Chassagne, qui voulait me garder dans sa troupe, m’a proposé un poste d’apprenti chez un ami coiffeur. Comme, je ne savais pas trop quel métier choisir j’ai accepté.

Donc en parallèle de votre apprentissage et des cours, vous avez pu participer à la Revue.

Oui. J’ai toujours aimé la musique, le spectacle. Hé puis coiffeur, tout compte fait me plaisait bien.

Alors, vous avez connu le temps des préparatifs avec Mme Chassagne ?

En effet. Mme Chassagne ou son mari pointaient nos participations car nous devions être sérieux. Nous dansions en troupe et chacun devait être à sa place. Je me suis vu venir avec une grosse fièvre pour occuper la place prévue même si je ne pouvais pas danser, ainsi la répétition a pu se dérouler normalement pour les autres.

De danseur, vous avez peu de temps après pris le micro.

Je chantais pour moi-même. Lors d’un tableau d’une Revue, j’ai joué en play-back et un ami s’est aperçu que je chantais vraiment. Il en a parlé à Mme Chassagne qui m’a donc pris aussi comme chanteur à la Revue suivante.

Super, vous réalisez un double rêve, la danse et le chant sur scène !

C’est exact. De plus, la Revue m’a procuré un métier. Mme Chassagne était une grande dame. Elle était pour moi comme ma petite mamie. C’était une femme de la nuit et curieuse de tout. Parfois, elle m’appelait pour savoir où j’allais passer ma soirée et hop, on partait ensemble voir un spectacle jusqu’à pas d’heure.

Pour vous la Revue, qu’est-ce que cela représente ?

Moi, je dirai c’est l’école de la vie. Il faut rentrer dans la famille de la Revue pour se rendre compte. J’étais plutôt un timide, je ne regardais personne en face, affronter le regard de l’autre… Grâce à la Revue, je suis devenu une autre personne. J’avais un apprenti en coiffure qui a intégré la Revue. Il a pu surmonter ses difficultés, son mal-être.

Donc vous la percevez comme un lieu de solidarité et d’entraide.

Vous savez, il y a toutes les générations qui participent à la Revue. Et tous ensemble nous nous entraidons, comme dans une vraie famille : c’est cela le ciment de la Revue. Le respect de tous et de chacun est aussi une autre valeur fondamentale. Toutes les personnes qui gravitent autour de la Revue constituent un immense réseau humain à Bergerac. C’est une toile bien solide !

En dehors de la danse et du chant, que faites vous à la Revue ?

Depuis le début de la période de Mme Plazzi, je participe à la création du spectacle, je propose aussi des costumes. Maintenant, je participe à l’écriture de textes et comme je suis très amie avec la chorégraphe Mme Tauzières, je suggère certaines chorégraphies.

Je vois que la magie de la Revue est à tous les niveaux.

Rentrer dans la Revue, c’est vivre une expérience à ne pas rater ! On y apprend beaucoup de choses pour la vie de tous les jours.

Après tant de Revues, l’émotion doit s’atténuer un peu ?

Oh non ! Car à chaque fois c’est une Revue refaite de A à Z, une nouvelle troupe. Et l’émotion est toujours aussi forte surtout lors de la dernière représentation. Là une fois le rideau tombé, tout le monde pleure. Parce que c’est fini. Parce qu’on a vécu 25 soirées ensemble. On quitte le rêve, les deux mois ont passé trop vite. D’ailleurs après, c’est terrible on a une sorte de manque. On s’appelle les uns les autres. C’est dur à vivre !

Oh là, effectivement on ressent par vos paroles la force de l’aventure.

Donc votre conseil serait de venir sans hésitations, pour vivre une expérience inoubliable !

C’est exactement cela. Vous savez je coiffe encore une habilleuse du temps de Mme Plazzi. Et je vous assure qu’ensemble nous revivons à chaque fois certaines scènes comme si c’était hier. La famille de la Revue créée des liens forts. Aujourd’hui, le monde est différent. Les jeunes sont sollicités par beaucoup de choses parfois trop virtuelles, trop superficielles. Je voudrais leur dire que si certains ne s’y retrouvent pas, chez nous l’aspect humain est le cœur de nos fondations. Alors il ne faut pas hésiter à pousser la porte.

Merci pour ce témoignage aussi prégnant.

Je voulais ajouter qu’à la dernière Revue, la troupe m’a fait une surprise extraordinaire, inoubliable. J’étais en train de chanter et j’attendais la chanteuse qui devait sortir des coulisses. Et là, je vois ma propre fille sur la scène qui s’avance vers moi. Là je vous assure qu’il faut être fort pour vaincre le trouble et je me suis sentis aussi très fier. Ils ont tout prévu un costume spécial, ma fille a répété en cachette… Imaginez la complicité de la troupe pour organiser ce tour ! Une vraie famille !

Maintenant, je me prépare pour celle de 2022. En ce mois de septembre 2021, les entrainements ont démarré, nous sommes heureux de nous retrouver et d’accueillir les nouveaux.

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