Pour cette Revue de Bergerac 2022, afin de renouveler avec le temps d’avant, nous avons souhaité une affiche dessinée. Nous avons donc naturellement fait appel à Guy Couttin, l’un des affichistes de la Revue. Après deux maquettes et avec son accord, nous avons opté pour la reprise l’affiche de 1988, seconde Revue jouée au Centre Culturel !
Bonjour M. Couttin. En 1974, vous avez réalisé votre première affiche pour la Revue de Bergerac. L’affiche est la première chose que voit le grand public avant même les représentations. Expliquez-nous comment cela s’est déroulé ?
En fait, au départ Mme Chassagne, alors présidente de l’association, est venue me trouver car ce qui avait été dessiné par une autre personne ne convenait pas. Donc, j’ai écouté leurs souhaits, je suis allé voir les costumes et j’ai peint deux ou trois propositions. Nous avons discuté à nouveau. Puis j’ai réalisé la version finale de l’affiche.
Donc vous peigniez directement sur le bon format ainsi que la typographie ?
Oui. Je faisais en grandeur nature, une affiche prête à imprimer. La taille était d’environ 1 m par 60 cm. Tout devait être prêt deux mois avant ! Les Revues de 1974 à 83 se déroulaient en février. Celle de 1988, ‘Bergerac en scène’ en octobre en 88 . Entre 83 et 88, la salle du Cyrano avait brûlé. Le Centre Culturel actuel a été construit et il a fallu aussi refaire les décors et les costumes.
Ce partenariat a duré sur 5 Revues consécutives.
Oui, effectivement. J’ai eu beaucoup de plaisir à le renouveler et je m’attachais à chaque fois à réaliser une affiche différente qui soit un appel, un visuel qui donne envie d’aller voir la Revue. À chaque fois, Mme Chassagne puis sa fille Mme Plazzi, on se rencontrait deux ou trois mois avant la première, j’allais voir les costumes et je faisais mes propositions. Il y avait certes des contraintes mais je les dépassais et m’imprégnais de la commande, des costumes pour passer le cap et laisser libre cours à mon imagination.
Dans chacune de ces affiches, vous avez dessiné superbement une femme soit seule, soit en couple. Vos traits sont magnifiques !
Merci beaucoup… J’ai toujours peint de l’humain, beaucoup de personnages et des portraits. Pour ces affiches, je peignais sans modèle mais je voulais un visage très glamour, une femme souriante et avenante. Une danseuse chanteuse élégante et en mouvement.
FOCUS Guy Couttin
M. Couttin avait une boutique d’encadrement à Bergerac situé en cœur de ville face à la hall du Marché Couvert, de 1971à 1991. En parallèle, il était artiste peintre, organisait des expositions.
Il arrivait de Paris où il travaillait pour la télévision en tant qu’assistant décorateur. Il eût envie de verdure, alors il est venu s’installer dans notre belle ville.
Son affaire fonctionnait bien, tant et si bien qu’il a dû laisser ses pinceaux. Son côté créateur-décorateur, il l’exerçait chaque mois et demi, car il redécorait sa vitrine. Il y avait des mannequins, des tissus et toutes sortes d’objets. C’était une belle vitrine qui faisait office de publicité pour montrer son savoir-faire. Des clients passaient régulièrement juste pour venir admirer ses vitrines. Il avait une clientèle Parisienne et Bordelaises, qui venait pendant les vacances, déposer des documents à encadrer sur mesure.
Pendant 20 ans, il a tenu cette boutique avec beaucoup de plaisir. Puis les temps ont changé, la clientèle est devenue plus exigeante et la concurrence du ‘tout prêt à encadrer’ s’annonçait. Alors il a fermé boutique et a repris ses pinceaux car cela lui manquait beaucoup.