Le Cercle Musical vous propose des articles intitulés ‘Souvenirs et passions‘ : témoignages de bénévoles retraçant l’histoire vue des coulisses pour se rendre compte de ce qu’est la préparation d’une Revue.
Au fil du temps vous découvrirez un machiniste, des danseur-chanteur, un acteur, une couturière. Un hommage à leur investissement, à leur passion, car sans eux, sans ces 80 bénévoles, la Revue de Bergerac n’existerait pas !
Âgé de 79 ans, Gérard Bord, a participé à de nombreuses revues en tant que machiniste.
Il a même inventé un système qui a été primé au trophée Louis Jouvet en 2002.
Un parcours incroyable pour un bonhomme toujours heureux de découvrir…
CM – Gérard, votre première Revue c’était quand ?
GB – Ma première revue c’était en 1971, « Bergerac en croisière »
En septembre 1970, un collègue de travail du Centre Technique municipal Max Moulinié– j’étais dessinateur à la Ville de Bergerac, m’a proposé de venir voir ce qu’il faisait comme décors pour la prochaine revue. Ils étaient au petit théâtre. J’ y a rencontré Mme Chassagne et Mme Plazzi, qui passaient régulièrement pour voir l’avancée des décors. Nous avons discuté et Mme Chassagne m’a convaincue de participer.
Donc en mars 1970, j’ai fait partie du groupe de machinistes et accessoiristes au Cyrano. L’équipement était sommaire.
Les répétitions se faisaient les dimanches matin et il fallait que les décors soient installés. Comme il y avait peu de place au Cyrano, nous entreposions le matériel sous le kiosque situé à l’époque place de la République. On amenait les décors, on devait démonter l’écran de cinéma ‘qui pesait un âne mort’, puis on plaçait nos décors et à 9h/9h30 tout était prêt. Puis vers 13heures, rebelote dans le sens inverse. La séance Cinéma du Cyrano était à 15h ! Bref à 8h du matin on s’y collait et on rigolait bien ! L’ambiance était super et les gens formidables !
Dans ce théâtre, j’avais conçu un proscénium avec une marche, derrière l’orchestre pouvait s’installer.
Pour le final, j’avais dessiné un plan incliné, il n’y avait pas d’escalier à l’époque et j’avais aussi conçu et fabriqué un chenillard de lumières pour le décor final.
Effectivement, il fallait être bien motivé. Puis vous avez poursuivi ?
Oui. Ma deuxième revue, c’était 3 ans plus tard en 1974 toujours au Cyrano. Il n’y avait que 2 ou 3 loges et 1 WC chimique. À côté il y avait la résidence du directeur. Il prêtait son salon pour l’habillage des danseurs et danseuses.
La salle pouvait accueillir 800 places et avec le succès, il y avait des chaises partout même dans les couloirs. Nous avons dépassé les 25 000 spectateurs en un mois ! On jouait tous les jours.
Et puis voilà le virus a pris. Chaque année, je renouvelais ma participation avec toujours autant de plaisir et d’enthousiasme. Une vraie famille !
Il faut dire aussi qu’à Bergerac, la ville organisait chaque année des spectacles comme ‘Les tournées Baret’, des variétés de l’époque venaient chanter (Aznavour, Pétula Clarc…).
Donc j’étais réquisitionné pour être machiniste et cela me plaisait bien. J’ai aussi inévitablement aidé pour les Foires Expositions dans la partie spectacle. Là aussi, j’y ai rencontré de grandes vedettes de l’époque.
Comme vous étiez machiniste, je suppose que vous avez dû faire preuve d’imagination pour créer des décors, des systèmes avec toute l’équipe ?
Oui. J’en ai tant à raconter. Facilité par mon métier de dessinateur et la formation de Machiniste et plus et aidé par les collègues menuisiers, serruriers de la ville de Bergerac, nous avons réalisé de formidables décors.
Dans une Revue, les filles portaient des crinolines. Imaginez l’encombrement de ces costumes 20 filles en crinoline… Il a fallu trouver une solution pour ranger les costumes et surtout prévoir un habillage en un temps-record entre deux tableaux. Alors j’ai conçu un système en utilisant les cintres du théâtre. Les filles se suivaient à la file indienne en petite tenue et hop la robe glissait sur elle par le haut ! J’ai passé cette année-là pas mal de temps sous les jupes des filles .
Les créations & inventions de Gérard Bord pour la Revue.
– des Escaliers démontables
– des Chenillards de lumière
– une Rivière, une Cascade (tableau Haïtien) avec de l’eau
– une fusée avec des feux d’artifice qui apparaissait sur la scène via un plateau montant (tableau James Bond )
– une porte très spéciale pour un tableau de magie,
– des balancelles qui ont eu un franc succès
– un curieux plateau pour faire entrer une Mehari
– un box derrière la scène pour un grand poney
– des drôles d’armoire pour accueillir un tas de gens
– une armoire magique
La Revue se jouait en février ou mars à l’époque ?
Jusqu’en 1983, la Revue de Bergerac se jouait en février ou mars puis après l’incendie du Centre Culturel en 1991 où tous les costumes et décors avaient été saccagés, nous l’avons joué en septembre de cette fin d’année.
En 1983, le petit théâtre et la salle des Fête (café de France) sont démolis pour construire le Centre culturel comme on le connaît maintenant.
Exactement. Je voulais dire aussi que nous – Le Cercle Musical – avons toujours été soutenu par les maires de la Ville de Bergerac. Cependant, Michel Manet était particulièrement impliqué. Il passait nous voir dans la journée, là où nous préparions les décors.
D’ailleurs, quand il a créé le Centre Culturel, il m’a nommé Directeur Technique et m’a permis de me former en alternance pendant 3 ans. À 40 ans, j’ai repris les bancs de l’école. Je suis allé à Orléans, Chartres, Paris pour suivre différentes formations. J’ai complété cette formation avec un stage Lumière au Sporting Club de Monté Carlos avec un professionnel très connu, ainsi qu’une session décoration avec Monsieur André Levasseur et M. Wolley, tous deux des grands professionnels reconnus dans le métier à l’époque. Merci M. Manet.
>> Dans une semaine, suite du témoignage de Gérard Bord.
C est un grand monsieur faire vivre le cercle musical à Bergerac à était d une beauté exceptionnelle bravo à tous histoire très intéressante il y a t il un livre qui raconte l histoires du cercle musical avec tout les volontaires qui y ont participé bravo attendons la suite avec impatience merci